Bradshaw

Bradshaw, naissance d’une légende… C’est la plus célèbre de nos aventures, transmise de Cyberaviateur père à Cyberaviateur fils, le soir, à la veillée, à l’heure obscure où les récits des anciens vous font monter des frissons dans l’âme. C’était à cette époque lointaine où nous « volions » avec FS98, parcourant les prairies du ciel dans un décor de bandes dessinées certes, mais où la poésie et l’imagination gardaient tout leur pouvoir. Alors, rejoignez-nous dans la grande plaine du firmament, les flammes du feu de camp s’élèvent vers un croissant de lune de conte oriental, le troupeau d’avions s’endort autour de nous en ruminant des nuages, et la voix d’un vieux sage s’élève pour nous conter l’histoire du pilote JFD et de l’aéroport de Bradshaw : (Boaf ! Trop long tout ça : ) LE RESUME

« Tout a commencé par ce message innocent dans lequel DV, dit « le barde » sur la Liste Cyberavia, exprimait son plaisir d’avoir découvert une nouvelle liaison en Vols Réguliers : »

Hier soir, … je me suis permis un petit « rafraîchissement », sous la forme d’un vol Hilo – Bradshaw (île d’Hawaii). Hilo – Bradshaw : si vous ne connaissez pas, vous avez tort !Départ au niveau de la mer, arrivée à 6200 ft (si, si !), le tout en 25 NM environ et avec un DHC6… Et c’est un vol régulier, oui, oui ! Ajoutez la difficulté 3 (« météo 3 » comme ils disent) et c’est génial. Pour aller de Hilo à Bradshaw, le plus pratique c’est la spirale ascendante pour monter à 8500 ft. Un tour suffit, remarquez, faut pas croire que le DHC6 Cyberavia rechigne à la tâche : c’est un gentil petit avion, ça madame ! Et alors là-haut : une mer de nuages à vos pieds (merci « météo 3 »), un col entre deux volcans face à vous, et le ciel tout autour. Bradshaw, vous ne le voyez pas, il n’y a que les nuages…
Pour s’aligner, une NDB, c’est tout, sur laquelle vous devez arriver au cap 090°, et vous descendez vers les nuages, avec à votre gauche la montagne, de plus en plus près. Ah oui, à Bradshaw, la piste est « 9/27 », mais on n’a droit qu’à la 9, « à cause du relief ». Et si le vent n’est pas d’accord ? On méprise ! La 9 et rien que la 9 !En plus, à cette altitude on a droit à la deuxième couche de vent de la difficulté 3 : le genre de zéphyr discret qui arracherait les cornes des bœufs, si l’on en croisait par là… Hier, coup de bol : 18 Nœuds seulement ! Grâce probablement à une « Microsofterie » bien de chez Billou, les nuages recouvrent le sol et le cachent, mais en descendant vous ne les traversez jamais : arrivé à 100 – 200 ft au dessus, ils disparaissent et c’est le grand beau ! Et c’est là que je me suis retrouvé trop haut, trop à droite, trop près ! Dans mes vols, les passagers sont toujours très bien attachés, y’en a même qui en plus mettent des tenues de footballeurs américains. Je me demande pourquoi ? En tous cas, pas de blessés, mais un plongeon – kamikaze avec double virage en S et tous volets sortis à la fin : leur cri d’horreur a dû s’entendre de Hilo ! Et croyez moi si vous voulez : « atterrissage bisou » à la fin ! (non, pas comme Jean-Paul 2 : c’est juste pour ne pas écrire « kiss landing »)…
Quelque temps plus tard, JFD (oui, c’est l’apparition du héros !) écrivait en réponse :
Je rigole encore en tapant ma prose :-)Sur les traces du valeureux commandant Dominique V., je décolle de Hilo pour Bradshaw. 1ère boulette : je suis en SAAB 340, pas en DHC6 ou Do 228, mais basta, on verra bien. Courageux mais pas téméraire, je choisis une MTO 1. Je n’aurais peut-être pas du, car la couche est de 5900 à 7000 ft 5/8, et le terrain est à 6200 ft. De grands moments se préparent… Je grimpe la poignée dans le coin, même pas besoin de faire un 360 pour passer le col à 8500 ft, les chevaux du SAAB, çà pousse velu. Jusqu’au virage pour une longue finale, avec alignement sur le NDB, pas de misères. Mais le PdV demande de descendre à 7700 ft, et de finir en visuel. Quel visuel ? En plein dans la crasse, j’ai vu passer le NDB, mais je n’ai jamais vu la piste. A un moment, j’ai cru voir quelque chose, mais c’était une route qui m’a sauté au visage en remontant brutalement : CRASH ! Comme FS m’avait sauvegardé une situation au-dessus du col, j’ai recommencé illico, avec Navyg cette fois-ci pour me sécuriser. Macache ! cette s…ie de NDB n’est pas vraiment dans l’axe de la piste, elle doit être plantée sur le bistrot du coin, et je n’ai pas plus vu la piste que pour la première fois, et çà a fini dans la montagne, dans un très joli exercice de tunnelier bi turbo prop à train rétractable et CdB décoré à titre posthume de la médaille de grand Officier de l’Obstination Butée, avec palmes.
Le temps passa, certains pouvaient croire le le calme revenu, mais le calme ne fait pas les légendes… Et soudain, comme la foudre, tomba la nouvelle : LE DRAME
JFD Renonce ! JFD renonçait !!! Son message « je mets les pouces !  » fit trembler sur ses bases la Liste CyberAvia : acte dramatique, fin tragique ou renoncement sublime, quoi qu’il en soit la légende était née !
Coïncidence : savez vous qui eut le privilège de présenter à la correction le 10.000ème rapport de vol Cyberavia, s’assurant célébrité éternelle et tournée générale aux soiffards ? JFD, pour son vol retour de Hilo à Honolulu ! Décidément, quand le destin vous marque de son sceau… Honteux, le barde chercha cependant à rattraper les désastreux effets de son inconséquente publicité, sous un titre à la limite de l’inconvenant :

Je mets les pouces ! où ça ?

Peine perdue, JFD renonçait, et sa réponse fut claire :

Et la Liste se calma, mais n’oublia pas ! Il y eut quelques allusions de ci de là, quelques vertes (re)mises au point en réponse, Bradshaw restait une légende. Parfois un nouveau demandait une explication, histoire de se faire envoyer gentiment sur les roses, mais, en somme, le temps passait encore, sans solution… C’est alors qu’OG, pourtant un ancien et un habitué, lui ! Lança dans un message resté du coup célèbre, qui ne passa à la postérité que pour une ligne, cette seule ligne : CE QUE DIT OG
La phrase qui relança tout… Donc, dans un message de OG en apparence anodin, cette phrase choc :
J’allais oublier Bradshaw ? ah non ce ne sont que de mauvais pilotes qui heurtent la montagne… :-))))
…Relança le débat ! Le barde, bien connu pour son fond documentaire d’une richesse d’ailleurs suspecte (il fut soupçonné d’accointances obscures avec l’ex KGB, c’est dire !), intervint :
Alors là… je ne me permettrais pas de juger mes p’tits copains ! Disons que ce sont d’excellents pilotes, victimes d’une curieuse phobie (ou d’autre chose ?). Mais lisez plutôt ce compte-rendu tiré du « Pu Waa Waa Ranch Evening Standard » : Brrr ! inquiétant, non ? Sont-ce de « mauvais pilotes » qui heurtent la montagne, ou les mauvaises « personnes » ??? (*) : authentiques légendes du folklore Hawaiien (NDLR)
Mais chez JFD, la blessure n’était pas fermée ! Nous n’en voulons pour preuve que ce message où, même à l’heure de la gloire (il venait d’atteindre le grade ultime « As Cyberavia »), il parlait de Bradshaw : Et, si la réponse à cette résurgence d’un douloureux passé fut donnée par le barde :
« Rien ne nous rend si grands qu’une grande douleur.  » (Alfred de Musset)
Qui ne se priva pas d’ajouter : « Mais ce n’est pas ça qui nous console… » Déjà la cruauté s’ajoutait aux lazzis… Même le premier avril, jour béni pourtant de ces charmantes blagues, joie de la vie, sel de l’humour (qui vous font soupirer « vivement demain » !), ce jour fut l’occasion pour JFD d’évoquer Bradshaw, non sans tristesse :
Par exemple, le poisson comme quoi Jean-François D. s’est posé à Bradshaw fera un bide, chacun sait que cela n’arrivera jamais, et puis qui a envie que je me pose à Bradshaw ? 🙂
Le barde ne put supporter un tel renoncement ! Il fallait encore pousser JFD sur le chemin d’une nouvelle tentative enfin réussie, pour lui faire définitivement oublier sa peine :

C’est ce qu’on appelle un « traitement de choc » ! Il fut pourtant insuffisant, JFD ne volait toujours pas. Alors les bonnes volontés se réunirent, et… SAUVER JFD
Au secours de JFD… Un poète prit la relève, voulant sans doute faire naître là une nouvelle chanson de geste, ADB écrivit ces premières strophes (qui restèrent hélas sans descendance) :

Ballade à Daussy

I l n’y eut pas que les poêtes, lisez donc cet innocent dialogue, toujours de la Liste Cyberavia :

Apostrophe de JFD :Chef, z’avez vu, j’ai rectifié le mot clé que ces gauchistes de pilotes de base avaient oublié 🙂
Réponse de FE :Oui, tu iras loin mon Jean François ! Pour te remercier, voici un cheat-code pour l’aventure, il permet d’atterrir sans encombre à Bradshaw : @&$$`^|

Vous vous rendez compte, FE, le PDG lui-même ! Celui dont chaque mot scelle un destin, dont chaque décision peut changer la vie de dizaines d’hommes, Le PDG acceptait de faire allusion à la chose, voire même d’en plaisanter !

Mais le ciel vide et morne restait en page blanche, Car jamais JFD ne reprenait le manche.

Heu… Oui, bon, bien, le barde fit une autre tentative :

Lorsqu’un beau jour enfin : LIBERATION
Le retour du fils de la vengeance de JFD… Hosanna ! Joie sur nous tous ! Trois fois joie ! Ca y est, après des mois et des mois d’efforts, JFD publia enfin sur la Liste le message tant attendu :

Avec ça, j’espère que les conversations sur Bradshaw vont prendre une autre cible 🙂

Et, parce qu’il ne déteste rien tant que de rater une occasion de délirer un peu, le barde se chargea des félicitations en ces termes :

Un grand Merci à Paul Valery pour les citations… en italique dans le texte !
Croyez vous que ce soit la fin ? Pas sûr ! voyez plutôt ce message du PDG « himself »:
…nos problèmes scéniques sur Bradshaw (Ou Barde Show pour certains)…

Et celui-ci, de JFD :

Maintenant que j’y suis, à Barde Show, j’y reste, et je vais essayer les trucs du barde, je vous raconterai !

Dès le lendemain, tous les messages ne parlaient plus de Bradshaw mais de « Barde Show »…

Enfin, suite à un message d’ADB disant :

Voir et revoir mes vidéos Pour enfin atterrir à Bradshaw
…du barde l’épilogue vint :
FIN … Toute ressemblance avec la réalité virtuelle est volontaire Merci à Anja, Tigrou, Brad et Miss Kittie pour leur amical concours Aucun animal n’a été blessé ni contraint durant le tournage …Et un chaleureux merci à Bernard Martin, ex responsable du Hub CyberAvia d’Honolulu, qui en créant l’escale de Bradshaw a permis tout cela…